Une baisse des charges pour le tourisme jugée légitime
FISCALITÉ

Une baisse des charges pour le tourisme jugée légitime

F-X.G.
Les représentants de la Fedom et les acteurs du tourisme ont fait le point sur un secteur essentiel de l'économie des Outre-mers.
Les représentants de la Fedom et les acteurs du tourisme ont fait le point sur un secteur essentiel de l'économie des Outre-mers.

Le colloque sur le tourisme outre-mer, qui s'est tenu hier matin à l'Assemblée nationale, a donné l'occasion à la ministre des Outre-mer de rappeler le concours que le gouvernement est prêt à apporter à cette filière essentielle, à commencer par le CICE.

La ministre George Pau-Langevin a rappelé le concours que le gouvernement est prêt à apporter à la filière.
La ministre George Pau-Langevin a rappelé le concours que le gouvernement est prêt à apporter à la filière.
Le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) renforcé permet aux employeurs ultramarins de payer 7, 5 puis 9%, de charges sociales en moins (contre 6% dans l'Hexagone). Mais le débat qui a eu lieu avant l'intervention de la ministre des Outre-mer, a pointé la nécessité d'un CICE super renforcé dans le secteur du tourisme.
Ainsi, Yann Monplaisir a regretté « l'annonce du renoncement à la mise en place d'un CICE différencié » et parlé même de « trahison » . La ministre, en fait, ne s'est pas déclarée opposée à la mise en place d'un CICE super renforcé pour l'hôtellerie : « Sur le principe, je trouve l'idée pertinente mais nous devons y travailler à la fois avec les instances françaises (Bercy, ndlr), mais aussi avec les instances européennes » . Si le gouvernement accède à cette demande des professionnels, il devra notifier comme cette aide à la Commission européenne avant d'obtenir son aval. « Toute la difficulté pour nous est que si nous savons où nous voulons aboutir, nous ne savons pas toujours quand. Mais si on veut aller trop vite ou si on se met en colère, on n'aboutit pas » . La ministre a par ailleurs indiqué que les conclusions des travaux de ses services sur ce sujet seront remis prochainement au gouvernement « qui décidera des suites à y réserver et des contreparties qu'il sera opportun d'exiger en retour » . Si en termes feutrés cela veut dire que George Pau-Langevin travaille à rendre possible une mesure qu'elle juge « légitime » , elle laisse les professionnels et Yann Monplaisir sur leur faim : « Les réponses qui nous sont données sont complètement déconnectées du concret, des urgences et des défis auxquels nous sommes confrontés » .
LA RÉNOVATION HÔTELIÈRE CONDAMNÉE
Mais la ministre ne pense pas qu'au CICE, différencié ou non. Elle pense aux fonds structurels européens, aux contrats de projet Etat-Région, à la défiscalisation, maintenue en l'état jusqu'en 2017 (48 millions d'euros défiscalisés ont été investis dans le tourisme en 2013), à la TVA non perçue récupérable, maintenue elle aussi. Elle pense aussi à de nouvelles sources de financement comme le crédit d'impôt investissement. Elle a confirmé hier que la Banque publique d'investissement allait mettre en place un fonds de garantie investissement pour son préfinancement.
En revanche, la ministre a considéré que l'aide à la rénovation hôtelière était « un outil qui n'avait pas fait la démonstration de son efficacité » . Le Réunionnais Philippe Dokhi-Tonon, président de l'Union des métiers de l'industrie hotelière, ou le Guadeloupéen Nicolas Vion, président du Groupement hôtelier et touristique de la Guadeloupe, ont interprété cela comme la mort du dispositif pour le déplorer. « Nous avons privilégié les lignes budgétaires qui fonctionnent, a réagi George Pau-Langevin, et nous avons simplement constaté que cette ligne réservée à la rénovation hôtelière n'était pas utilisée suffisamment. Autant basculer ces crédits sur d'autres techniques mieux utilisées » .
Toutes ces mesures devraient se retrouver dans le projet de loi de finances 2015 dont l'examen débute le premier mardi octobre.
F-X.G., à Paris
Medef Guadeloupe et Martinique réunis sur un CICE différencié
Pour Jean-Pierre Philibert, président de la FEDOM, la guerre qui aurait opposé le Medef Guadeloupe au Medef Martinique au sujet d'un CICE différencié et majoré selon les secteurs, n'a pas eu lieu. Il a révélé un document daté du 26 juin qui exprime la position commune des deux Medef. Michèle Montantin (Guadeloupe) a finalement rejoint la position de de Yann Monplaisir avec un CICE tourisme à 18%.
Un conseil de promotion du tourisme
Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères (qui intègre désormais le Tourisme), a créé une instance nationale, le Conseil de promotion du tourisme au sein duquel siègera systématiquement le ministère des Outre-mer. George Pau-Langevin a annoncé par ailleurs que ce conseil consacrerait une de ses prochaines séances au seul sujet des Outre-mer.
Les chiffres de la rénovation
L'aide à la rénovation hôtelière, instituée par la LODEOM, devait servir d'amorce à la défiscalisation de la rénovation des hôtels construits depuis plus de 15 ans et encourager leur montée en gamme dans le cadre des classements hôteliers.
Depuis sa mise en place en 2011, seuls 38 établissements ont bénéficié de cette mesure d'aide, avec un nombre très restreint d'établissements ayant bénéficié d'une montée en gamme. Seulement 5 hôtels ont été aidés en 2013 contre 22 en 2011. En 2014, à la date du 15 septembre, aucune aide n'a été encore accordée.

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