Des épaves retirées jusque dans les jardins
EPIDEMIE

Des épaves retirées jusque dans les jardins

C.EVERARD
Il y a les épaves de bord de route (parfois placées de façon inattendue sous une publicité de voiture neuve) et les épaves des jardins, qui vont être traquées ces prochains mois. (F. Gabourg)
Il y a les épaves de bord de route (parfois placées de façon inattendue sous une publicité de voiture neuve) et les épaves des jardins, qui vont être traquées ces prochains mois. (F. Gabourg)

1639 VHU vont faire l'objet d'une grande opération de nettoyage, dans le cadre de la lutte contre le chikungunya. Et ce sera aux frais des propriétaires...

Parfois, des épaves de voitures font partie intégrante de la décoration du jardin, soit pour une revente éventuelle des pièces, soit par négligence.
C'est une habitude que les pouvoirs publics aimeraient faire disparaître : les véhicules hors d'usage (VHU) sont polluants et sont aussi de véritables gîtes à moustiques. Et pour cela, ils sont prêts à s'introduire jusque dans les jardins.
Dans le cadre de la lutte contre le chikungunya, 1639 véhicules doivent être retirés ces prochains mois. Le partenariat entre la préfecture, l'Agence de l'environnement et de maîtrise de l'énergie (Ademe) et le conseil régional a été signé la semaine dernière, à l'occasion de la visite de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine.
Le nombre de véhicules à enlever correspond à un recensement effectué par les polices municipales des communes en avril et mai 2014.
Certaines communes sont très fréquentées par les déposeurs ou propriétaires de VHU, les garagistes peu scrupuleux ou les garagistes marrons : c'est le cas de Sainte-Marie (plus de 300 VHU) et du Gros-Morne (plus de 120 ) par exemple.
VÉHICULES ENTIERS : MOINS CHER
C'est le conseil régional qui va coordonner les opérations. Et pour aller jusqu'au bout et pousser toutes les communes à suivre le mouvement, il a en sa possession un outil de poids : un arrêté préfectoral signé pour l'occasion. Ce dernier stipule que « les personnes habilitées par le conseil régional sont autorisées à intervenir sur l'ensemble du territoire dans les propriétés privées afin de procéder d'office à l'enlèvement des VHU pour valorisation par un centre agréé » . Des opérations qui auront lieu « sous l'autorité d'un agent assermenté de la commune » .
Habituellement, les policiers municipaux n'ont pas le droit d'intervenir sur des propriétés privées. Seule la gendarmerie peut constater les faits et la procédure est plus longue et plus complexe.
Là, du fait de l'urgence sanitaire, une mise en demeure ainsi qu'une notification aux propriétaires suffisent, avant réalisation d'office de l'enlèvement. Cela va-t-il être effectué gratuitement ?
« Non! » insiste la Région. Si la voiture est entière (c'est-à-dire qu'il ne manque aucun composant essentiel, notamment le moteur et le pot catalytique), seuls les frais de collecte seront facturés. Si elle n'est pas entière, il faudra ajouter les frais de traitement.
C'est le propriétaire du véhicule ou, à défaut, le propriétaire du terrain privé, qui devra payer.
Et les communes ont grand intérêt à jouer le jeu : c'est à elles de se charger du recouvrement des sommes. Les aides, données à parts égales par le conseil régional et l'État (à travers l'Ademe), ne seront apportées que si les communes ont véritablement réclamé ces sommes aux propriétaires. Sinon, les frais resteront à leurs charges.
Pour collecter les VHU, le conseil régional a passé des marchés, selon une procédure d'urgence, en divisant le lot entre les quatre gros opérateurs agréés : Métal Dom, Métal Caraïbes, Centrale Casse-Auto et Casse Auto nouvelle formule.
(DR)
(DR)

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