« La justice m'a enlevé ma fille de 3 ans! »

« La justice m'a enlevé ma fille de 3 ans! »

Jean-Luc Médouze
Dans un parc avec sa mère enceinte.
Dans un parc avec sa mère enceinte.

La maman de la petite Shalianne veut récupérer sa fille. Depuis juin dernier, le juge aux affaires familiales de Créteil a confié au père la garde exclusive de la fillette.

« Je suis venue vous voir, parce que j'ai perdu confiance en la justice. Une justice sur laquelle je comptais beaucoup. » C'est Edwige Alexander, une jeune infirmière de 29 ans, qui parle. Elle a franchi la porte de notre rédaction en compagnie de son père et de son jeune fils âgé d'à peine 5 mois. Un bébé qui est sans aucun doute loin de s'imaginer le drame que peuvent vivre les adultes pour ce qui concerne l'autorité parentale. C'est autour de cette question qu'elle est venue nous voir et nous raconter sa souffrance. Une souffrance de jeune mère qui ne comprend pas comment une histoire d'amour entre deux adultes peut se terminer dans la « mesquinerie, la vengeance et de la violence judiciaire » .
NAÏVETÉ ET MANQUE DE VIGILANCE
Edwige reconnaît toutefois sa naïveté, son manque de vigilance... Mais à sa décharge, elle a en sa possession un premier jugement qui lui donne la garde exclusive de sa fille. À ce moment les relations avec le père ne sont pas au beau fixe. Ils sont séparés mais continuent à se voir pour le bien-être de la petite Shalianne. C'est sans doute au cours d'un de ces échanges parentaux que l'étincelle qui avait donné la naissance de Shalianne se rallume. Les deux parents se retrouvent donc une nouvelle fois sous le même toit. Edwige est de nouveau enceinte. Mais une fois de plus, elle se retrouve en plein milieu de la route chaotique de l'Amour. Privée d'emploi et en doute quant à son avenir sentimental, elle décide alors de rentrer en Martinique pour accoucher parmi les siens. C'est à ce moment que le père de Shalianne introduit auprès de la justice une nouvelle demande pour obtenir la garde de sa fille. Il affirme entre autre que son droit de visite n'est pas respecté. Et pour cause, Shalianne se trouve à plus de 7 000 kilomètres de son lieu de résidence!
La petite Shalianne doit nécessairement réclamer sa mère tout comme sa mère réclame le droit de pouvoir la voir.
La petite Shalianne doit nécessairement réclamer sa mère tout comme sa mère réclame le droit de pouvoir la voir.
Shalianne endormie aux côtés de sa maman.
Shalianne endormie aux côtés de sa maman.
UNE PETITE FILLE QUI RÉCLAME SA MÈRE
« Il a aussi indiqué qu'il n'avait pas l'adresse à laquelle je me trouvais, alors que nous étions souvent en contact et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je n'ai pas pu être régulièrement citée dans cette procédure où il a obtenu la garde exclusive de ma fille » , raconte Edwige.
Finalement, c'est le 10 juillet dernier que la petite Shalianne est récupérée par les gendarmes. Un véritable drame. Rien que d'y penser, les yeux d'Edwige se remplissent de larmes, son coeur est gros de remords et de peine. Ce jour-là, sa mère avait, elle aussi, été convoquée à la gendarmerie. « Elle a été traitée comme une criminelle et mise au cachot pendant quelques heures » , laisse éclater Edwige qui visiblement garde un souvenir atroce et douloureux de ce moment et, ce d'autant qu'elle était enceinte de 7 mois de son deuxième enfant. « Un enfant dont le père a refusé catégoriquement la paternité » , indique la jeune femme. Edwige a vu sa fillette partir en larmes dans les bras d'un représentant de l'ordre. « Elle ne voulait pas partir. Elle l'a répété à plusieurs reprises » , raconte la mère attristée.
Depuis cette date, Edwige n'a vu Shalianne que deux fois sur Skype. Des moments aussi douloureux que ceux du 10 juillet. À chaque fois, Shalianne a manifesté son désir de se retrouver dans les bras de sa maman et de voir son petit frère.
Edwige a décidé de contre attaquer et de faire appel à la décision de justice qui a permis au père de Shalianne d'obtenir un droit de garde exclusive. Elle veut se battre plus que jamais pour obtenir de nouveau la garde de sa fille. À ses côtés, elle aura son avocate, Me Duhamel, qui cherchera à convaincre la justice d'atténuer la douleur de cette jeune mère...

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