Et maintenant place au sport
ATLETHISME

Et maintenant place au sport

M.M.
Les Trinidadiens font partie des nations qui ont de grosses ambitions. (Fernand Bibas/ France-Antilles)
Les Trinidadiens font partie des nations qui ont de grosses ambitions. (Fernand Bibas/ France-Antilles)

La cérémonie d'ouverture des 43e Carifta Games a connu un franc succès hier soir dans l'enceinte du stade Pierre-Aliker. Les épreuves sportives débutent ce matin dès 9 heures.

Le public n'a pas manqué l'occasion d'ouvrir les jeux caribéens d'athlétisme hier. Il s'est déplacé en masse au stade Pierre-Aliker où il a investi les tribunes A et B.
Si à l'applaudimètre les athlètes locaux ont reçu un accueil des plus favorables, ceux des autres nations n'ont pas été oubliés pour autant. Les Jamaïcains ont défilé comme un seul homme au rythme des percussions de l'orchestre de rue Gwoup 231, montrant une certaine décontraction. Même topo pour les Trinidadiens qui se sont déplacés avec un imposant fan-club. D'autres se sont montrés plus timorés, les Quadeloupéens ont préféré laisser le gros des troupes au repos pour défiler avec une dizaine d'athlètes.
SAUTS, LANCERS ET VITESSE AU PROGRAMME
La pluie s'est invitée en cours de cérémonie - obligeant les officiels à faire leur discours depuis la tribune d'honneur et non de la pelouse du stade, face au public, comme prévu - la fête fut grandiose. Laetitia Mirabel, la spécialiste du 100 m, a pris la parole pour promettre des jeux sains : « sans tricherie, ni dopage » . Steeve Lorsolo, représentant les juges, a assuré que les décisions seront prises « en toute impartialité » . Max Morinière (président de la Ligue), Sergeï Bubka (vice-président de la Fédération internationale), Victor Lopes (président de la Nacac), Bernard Ansalem (président de la Fédération française), se sont également exprimés, commes les élus locaux, avant de laisser la parole à la ministre des Outre-mer, George PauLangevin. Esy Kennenga, la chorale Arpège et le ballet Pom Kanel ont assuré le côté festif de la manifestation. Laquelle franchira un cap ce samedi avec le début des épreuves. Et les premières finales en lancers, sauts et sur les distances 100, 400 et 1500 m.
Le président de la ligue, Max Morinière, lui-même ancienne gloire des Carifta Games, a prononcé une allocution. (Fernand Bibas/ France-Antilles)
Le président de la ligue, Max Morinière, lui-même ancienne gloire des Carifta Games, a prononcé une allocution. (Fernand Bibas/ France-Antilles)
De gauche à droite, George Pau-Langevin (la ministre des Outre-Mer), Victor Lopes (président de la Nacac), Sergeï Bubka (vice-président de Fédération internationale) et Bernard Amsalem (président de la Fédération française) étaient présents à l'ouverture des Jeux. (Fernand Bibas/ France-Antilles)
De gauche à droite, George Pau-Langevin (la ministre des Outre-Mer), Victor Lopes (président de la Nacac), Sergeï Bubka (vice-président de Fédération internationale) et Bernard Amsalem (président de la Fédération française) étaient présents à l'ouverture des Jeux. (Fernand Bibas/ France-Antilles)
Patrick Burnet, préparateur mental de la délégation martiniquaise : « Nos athlètes vont donner le meilleur »
INTERVIEW. Rencontré sur les pistes durant les phases de regroupement pour les Carifta Games, Patrick Burnet est celui qui a pour mission de donner aux athlètes martiniquais un esprit sain dans un corps sain.
C'est à vous que revient la lourde de charge de préparer mentalement nos athlètes ?
Il est important aujourd'hui quand on veut passer au haut niveau de lier physique et mental.
On ne naît pas champion, on le devient, et pour cela il y a une grande partie du mental qui entre en compte. Tout ce qui nous entoure dans notre quotidien peut devenir des éléments polluants dans la montée en puissance et l'atteinte du haut niveau. Mon devoir est de m'assurer que mentalement, les athlètes sont opérationnels, que leur vie personnelle, familiale, sociale, professionnelle ne puisse pas polluer leur condition physique.
Quelles sont vos méthodes ?
C'est simple, le coaching motivationnel consiste à mettre dans l'individu mais de manière intrinsèque, un solide tronc, sur son potentiel, sur sa capacité à se dire : « je peux toujours me dépasser » , « mentalement, je suis le meilleur » . Quand on dit de quelqu'un : « il ne fera rien de sa vie » , il faut savoir que c'est un élément polluant, notamment pour un jeune. Mon devoir mais aussi mon travail sont de dire : « non tu peux, et pour y arriver il faut mettre ça, ça et ça en place. Qu'est-ce que tu en penses ? » .
Parce que le coaching motivationnel c'est un travail d'équipe, de symbiose. Mon devoir n'est pas d'imposer les choses mais de trouver des trajectoires pour aider l'athlète à passer un cap. C'est enchérir, gonfler à bloc cette machine qu'est l'athlète aujourd'hui.
Vous avez pris les regroupements en cours, est-ce une lacune de ne pas avoir commencé au tout début ?
Plus j'ai du temps mieux c'est. Quand j'ai débuté, il me restait tant de semaines et j'ai fait dans les semaines imparties. Ça a été bien de voir physiquement comment les athlètes se débrouillaient, leurs personnalités, et ça m'a permis d'échanger avec eux de parler de choses qu'on connaît puisque moi aussi j'ai été athlète. Et de voir comment on pouvait passer un palier supérieur grâce au mental.
Y a-t-il un âge pour commencer la préparation mentale ?
Le mental se travaille dès le plus jeune âge. De la même façon on peut dire à son enfant : « tu sais tu es belle et intelligente » . Si je lui dis ça depuis son plus jeune âge, elle grandit avec et peu importe ce qu'on lui dira après. Ça ne va pas la déstabiliser. L'athlète ou l'humain en général, plus tôt on le consolide intrinsèquement, et mieux c'est.
Je me base sur le modèle anglo-saxon. Dans les écoles, on pratique le sport tout le temps. Ça veut dire quoi ? Que le sport les aide dans la vie de tous les jours et particulièrement pour les études. Ça leur permet d'être plus efficaces aux examens parce qu'ils gèrent mieux le stress et ils ont le pouvoir de se dépasser. Plus tôt on rentre dans l'aspect coaching motivationnel et mieux c'est, et c'est à la portée de tout le monde.
Est-ce un travail à faire longtemps et souvent ?
C'est un travail qui peut être fait tous les jours, simplement il faut valoriser. Si on passe notre temps à valoriser notre entourage, forcément on change progressivement sa perception des choses.
Quand on est valorise on avance sereinement, on a une certaine assurance. Je sais que derrière, il y a des gens pour m'encourager et je sais qu'intrinsèquement je suis fort. Si l'athlète a confiance en lui, qu'il se dit : « je suis le meilleur, je vais y arriver » il va y arriver.
La Martinique devrait donc avoir une flopée de médailles ?
L'ideal, c'est d'avoir cette flopée de médailles, on va travailler dans ce sens.
Maintenant nous sommes sur une compétition de haut niveau, je ne sais pas depuis quand nos concurrents travaillent. Néanmoins ce qu'on sait, c'est que nos athlètes vont donner le meilleur d'eux-mêmes, on va s'assurer de ça.
Maintenant une compétition reste une compétition avec des gagnants et ceux qui auront vécu une expérience formidable.
Entretien : Mathurin Mayoulika
« Une compétition reste une compétition avec des gagnants et ceux qui auront vécu une expérience formidable » rappelle Patrick Burnet. (Fernand Bibas/France-Antilles)
« Une compétition reste une compétition avec des gagnants et ceux qui auront vécu une expérience formidable » rappelle Patrick Burnet. (Fernand Bibas/France-Antilles)

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