Ouvè la wond!
SAINTE-MARIE

Ouvè la wond!

P.So
A partir de 19h00 l'enceinte du pitt vibrera au son des tambour ti bwa et des voix pour le bonheur d'un public confortablement installé sur les estrades.
A partir de 19h00 l'enceinte du pitt vibrera au son des tambour ti bwa et des voix pour le bonheur d'un public confortablement installé sur les estrades.

Comme c'est le cas depuis plusieurs années, le pitt Casérus accueille aujourd'hui, à partir de 19 heures, la traditionnelle soirée bèlè du samedi Gloria. Félix, le maître des lieux, digne héritier de son père, fait tout pour préserver la tradition.

« Je ne me rappelle plus depuis combien d'années exactement j'organise cette soirée, explique Félix Casérus. Mon père la faisait avant moi et c'était en quelque sorte un accord entre tous les propriétaires de pitt qui faisaient à tour de rôle une soirée chaque année. » Aujourd'hui, le pitt Casérus est la dernière enceinte qui perpétue la tradition. Danseurs et musiciens de tous les coins de la Martinique sont invités à partager avec le public un moment empreint d'authenticité. Dans la tradition martiniquaise, le tambour bèlè s'arrête après le carnaval, pour renaître le samedi Gloria. Jadis, rendez-vous des majors, le samedi Gloria symbolise aujourd'hui, la reprise des soirées bèlè-danmyé. Les tambours recommencent à résonner sous les doigts des tambouyés et les danseuses et danseurs ne se font pas prier pour rentrer dans la ronde. « Le samedi Gloria est dédié principalement au danmyé » , avoue le maître du bèlè qui affiche fièrement ses 81 ans sous son légendaire chapeau en feutre. « Mais volontairement, je ne fais plus de soirée danmyé, car je garde d'une soirée qui avait eu lieu dans le pitt, un souvenir qui me peine encore. » Son regard s'assombrit lorsqu'il évoque cette soirée qui aurait pu virer au drame. Il revoit encore les deux lutteurs qui s'empoignent. Visiblement, l'un paraît plus hargneux que l'autre et inévitablement pour le moins costaud des deux, le « combat » est perdu d'avance. Très rapidement, l'un d'eux reste allongé au sol, sans doute mal réceptionné d'une chute. « C'était terrible, il aurait pu se faire très mal, avoir tous ses os brisés, affirme t-il avec de l'émotion dans la voix. Depuis cette épisode, je me suis dis qu'il n'y aurait pas de danmyé ici, sinon à la seule condition que ce soit un vrai amusement. »
Comme le veut la tradition la soirée bèlè du samedi Gloria au Pitt Casérus donne le coup d'envoi de la saison Bèlè qui durera jusqu'au mercredi des cendres 2015.
Comme le veut la tradition la soirée bèlè du samedi Gloria au Pitt Casérus donne le coup d'envoi de la saison Bèlè qui durera jusqu'au mercredi des cendres 2015.
Félix Casérus, maître Bèlè et propriétaire du pitt veut tout faire pour que la tradition perdure. C'est l'engagement qu'il a pris au nom des anciens qui ont disparu.
Félix Casérus, maître Bèlè et propriétaire du pitt veut tout faire pour que la tradition perdure. C'est l'engagement qu'il a pris au nom des anciens qui ont disparu.
EN MÉMOIRE DES ANCIENS RÉSISTANTS
Mais pour rien au monde, il ne compte stopper l'organisation de la soirée du samedi Gloria. C'est avec fierté qu'il voit autant d'amoureux du bèlè chantant, dansant, faisant vivre le bèlè. Dans ces moments là, Félix pense aux plus grands, à ceux qui ont disparu : Clothaire Soumani, Donat, son père Dulténor Casérus dit « Koki » , Man Saint-Ange, Man Mathilde, Carmélite, Siméline, Emile Lacoste... « Ils seraient tous heureux de voir cette fièvre qui entoure le bèlè ; eux qui craignaient tant que le bèlè ne disparaisse, affirme t-il. De là haut, je suis persuadé qu'ils nous regardent. » Il se souvient des soirées qui s'achevaient au petit matin. A tour de rôle, il dansait et jouait du tambour. Il n'y avait pas autant de musiciens et de danseurs. Ti Emile était parti à Fort-de France. « Nous étions dégoûtés, maltraités, indique-t-il mais il fallait que nous luttions pour transmettre l'héritage » . Un leg qu'il détient de Madame Vitélius. « C'est elle qui détenait le savoir, souligne-t-il. Beaucoup l'ont imité, copié mais elle m'a confié la véritable valeur et le vrai sens du bèlè. Il ne faut pas confondre répéter, savoir et connaître » ... Son seul regret serait de voir la disparition de la soirée bèlè du samedi Gloria à Sainte-Marie. « Cela me ferait vraiment de la peine si nous n'avions plus cela dans la commune. C'est quelque chose qui me tient vraiment à coeur car avec l'âge qui monte, je ne sais pas si je serai en mesure d'aller ailleurs. »
- Entrée gratuite, bar et restauration sur place.

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