Les alertes sont à leur maximum, ce samedi
16 septembre 1989, 17 heures. La préfecture, les mairies, les
pompiers, les forces de police et de gendarmerie sont forces de
police et de gendarmerie sont sur les dents. Météo France prend
très au sérieux le phénomène qui, tapi à quelques lieux de la
Désirade, guette la Guadeloupe. « Inez, qui a balayé l'archipel en
1966, n'était qu'une brise comparée à ce qui nous attend » ,
prédit, l'air grave, un spécialiste du temps. Quelques
caractéristiques du phénomène peuvent inquiéter en effet. « Nous
avons affaire à un ouragan de classe 4 avec des vents pouvant
dépasser les 250 kilomètres par heure. »
Inconsciente du danger imminent qui la
menace, la Guadeloupe continue de vivre. Ici, à la Maison des
jeunes des Abymes, un concert de klaxon annonce l'arrivée de jeunes
mariés et leurs invités. À Saint-François, un boucher marron
imperturbable sert quelques clients en cochon abattu le matin. Au
Moule, la mer est déchaînée à Damencourt, mais c'est un spectacle
plutôt amusant pour les badauds presque habitués à pareils
déferlements sur ce spot. Des automobilistes continuent à circuler,
faisant fi des recommandations de la préfecture demandant à la
population de rester chez elle. Pourquoi obéirait-elle ? Car ce
samedi ressemble aux autres. Le soleil est radieux, mais
le...