Un projet d'avenir pour les résidents des Balisiers
FORT-DE-FRANCE

Un projet d'avenir pour les résidents des Balisiers

K.L.
Les 168 logements de la résidence « Les Balisiers » abritent 276 locataires. L'immeuble a été construit à la fin des années 50. (K.L./France-Antilles)
Les 168 logements de la résidence « Les Balisiers » abritent 276 locataires. L'immeuble a été construit à la fin des années 50. (K.L./France-Antilles)

La Simar a présenté ce samedi aux habitants son programme d'actions pour la résidence « Les Balisiers » de Godissard. Le bâtiment sera renforcé dans un premier temps. Il sera ensuite détruit une fois que les solutions de relogement seront opérationnelles.

Entre espoir et crainte. C'est ainsi que l'on peut résumer le sentiment des locataires de la résidence « Les Balisiers » présents à la MJC de Floréal où se tenait une réunion publique d'information. À l'ordre du jour se trouvaient le programme de renforcement sismique du bâtiment, mais aussi celui de sa destruction, et du relogement de ses résidents.
Conçus à la fin des années 1950 et livrés au début des années 1960, les 168 appartements du bâtiment ne répondent pas aux normes actuelles de sécurité en cas de tremblement de terre. Il s'agit en effet d'un immeuble de composition mixte. Les quatre premiers niveaux sont en béton armé tandis que les quatre suivants sont faits de parpaings et de poutres. Ce mélange de techniques pourrait être préjudiciable à l'intégrité du bâtiment en cas de séisme majeur. Par ailleurs, les coursives et les escaliers extérieurs ne présentent pas les garanties nécessaires pour une évacuation d'urgence. Il en est de même pour les passerelles d'accès au bâtiment. Ajoutez à cela que le sol sur lequel repose l'ensemble est particulièrement instable.
Tous ces éléments révélés dans une étude récente ont conduit la Simar à décider de la démolition de la résidence. Les habitants qui le souhaitent seront quant à eux reloger dans des bâtiments neufs érigés dans le secteur.
PAS AVANT 2018
L'opération ne va pas démarrer avant 2016. Si l'espoir de vivre dans des logements plus sûrs suscite l'engouement chez les locataires, leurs craintes n'en sont pas moins nombreuses.
Tout d'abord, l'idée de continuer à vivre dans cette barre de 14 0 mètres de long dont la sécurité laisse à désirer ne les enchante pas. Pour répondre à leurs inquiétudes, la Simar va lancer en début d'année 2015 un chantier de confortement du bâtiment et de ses accès. Les escaliers extérieurs seront démolis et reconstruits, les passerelles d'accès seront remplacées et les coursives seront renforcées.
L'autre crainte des habitants repose sur le déménagement inéluctable à l'horizon 2018.
Certes la perspective de récupérer un logement neuf est agréable.
Quatre résidences seront construites à Godissard et Tivoli dans le cadre du projet. Mais ce changement d'adresse sera accompagné d'une inéluctable augmentation des loyers. Dans ces logements locatifs très sociaux, cette information ne laisse pas de marbre.
La Simar assure que tout sera fait pour que cette hausse des loyers soit limitée.
Didier Laguerre, maire de Fort-de-France, présent à la réunion de samedi a pour sa part indiqué que la ville ferait appliquer une charte sociale dans ce but.
Plus de 80 personnes étaient présentes à la réunion d'information organisée par la Simar et la municipalité foyalaise. (K.L./France-Antilles)
Plus de 80 personnes étaient présentes à la réunion d'information organisée par la Simar et la municipalité foyalaise. (K.L./France-Antilles)
CHIFFRE 23
C'est en millions d'euros ce que pourrait coûter l'opération. Alain Mounouchy, le directeur général de la Simar préfère cependant rester prudent sur ce chiffre. Il explique que le montant de la construction des logements neufs pourrait s'élever à une vingtaine de millions d'euros. Les chantiers de confortement et de démolition de la résidence coûteront un million d'euros chacun. La somme de la procédure d'accompagnement des locataires reste encore à déterminer.
Une population âgée
Plus de la moitié des habitants des Balisiers a plus de 50 ans.
Parmi les nouvelles résidences qui les accueilleront en 2018, certaines seront conçues pour recevoir les séniors. Une autre caractéristique des locataires est que 57% des foyers de l'immeuble n'ont pas d'enfant. 70% d'entre eux vit de prestations sociales.
La Simar estime à 276 le nombre d'habitants de l'immeuble.
Une étude sociale sera lancée bientôt pour définir les besoins de la population.
ILS ONT DIT
Jean-Marc, locataire depuis 9 ans : « Former la population à évacuer »
(K.L./France-Antilles)
(K.L./France-Antilles)
Le projet est intéressant. Il vise à sécuriser les habitants.
Il faut toutefois que le loyer des nouvelles habitations ne soit pas trop élevé. Nous pensons qu'il faut apporter notre concours au projet. Notamment par nos objections, nos alertes... On va agir par le biais de l'association. Il sera quand même nécessaire de former les gens à l'évacuation en cas de séisme, mais ça, c'est un problème plus général.
Béatrice, locataire depuis 30 ans : « Je crains d'être aplatie comme une crêpe »
(K.L./France-Antilles)
(K.L./France-Antilles)
Ce que la Simar propose est une bonne chose. Je pensais quand même que les choses auraient été plus concrètes et que les déménagements seraient plus proches dans le temps. À la résidence Orchidées, ils ont su très tôt où ils iraient. Il n'y a pas eu beaucoup d'information sur le bâtiment depuis la réhabilitation de 1991. Le tremblement de 2007 a réveillé des peurs. Depuis ça, je crains d'être aplatie comme une crêpe dans le bâtiment. La démolition du bâtiment ne m'affecte pas, ma vie est plus importante.

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