Katty Piéjos, de la Russie à la Croisette

Katty Piéjos, de la Russie à la Croisette

Philippe BAUDET
Douze ans après son arrivée, depuis la Martinique, dans le club du Havre, et après une pige de six mois dans le championnat russe, la gauchère retrouve la D2 française. « Le challenge proposé par les dirigeants du club va me permettre de rebooster ma carrière » , explique-t-elle.
Douze ans après son arrivée, depuis la Martinique, dans le club du Havre, et après une pige de six mois dans le championnat russe, la gauchère retrouve la D2 française. « Le challenge proposé par les dirigeants du club va me permettre de rebooster ma carrière » , explique-t-elle.
Elle a gardé son numéro 97, clin d'oeil à ses Antilles natales. Elle a gardé, aussi, son énergie, son enthousiasme et sa motivation. Katty Piéjos a débarqué cet été dans le sud de la France, à Cannes.
Pour un nouveau défi. Fraîchement sacrée championne de Russie avec le Dinamo Volgograd qu'elle avait rejoint en cours de saison après quelques mois tronqués par un défaut de temps de jeu à Fleury-les-Aubrais, la Martiniquaise de 33 ans a, cette fois, troqué le froid du sud-ouest de la Russie pour la Côte d'Azur et un retour en France.
Au revoir la Russie et bonjour la Croisette! Mais, si la destination va lui offrir un cadre de vie sûrement bien plus agréable que l'ancienne Stalingrad, l'ailière martiniquaise, septuple championne de France avec Metz, ne s'est pas engagée avec l'AS Cannes handball pour se prélasser.
Loin de là! Katty Piejos est une guerrière et c'est bien pour cela que les dirigeants de son nouveau club ont fait appel à elle. Egalement sollicitée par des clubs hongrois et turcs, l'ancienne internationale tricolore a préféré rejoindre la deuxième division française, là où tout avait commencé pour elle.
A 21 ans, Katty avait quitté le Réveil sportif pour tenter l'aventure outre-Atlantique au Havre, alors en D2. Douze ans plus tard, après une carrière remplie de succès, la voilà de retour aux sources.
« J'ai accepté de venir à Cannes parce que le challenge proposé par les dirigeants du club va me permettre de rebooster ma carrière, disait-elle après sa signature dans le sud de la France. Et j'en suis ravie! Le projet cannois m'a plu.
Le club souhaite vraiment accéder à la première division et je compte bien aider l'équipe au maximum. Et puis, c'est un challenge différent de ceux que j'ai connus par le passé. »
Katty Piejos a rejoint Cannes à l'intersaison. L'ailière martiniquaise sera l'un des éléments clés du club de la Côte d'Azur pour gagner sa montée en Ligue féminine.
Katty Piejos a rejoint Cannes à l'intersaison. L'ailière martiniquaise sera l'un des éléments clés du club de la Côte d'Azur pour gagner sa montée en Ligue féminine.
« ETRE UN LIEN ENTRE LES JOUEUSES ET LE STAFF TECHNIQUE »
Femme de défis, Katty Piéjos a trouvé le club idoine pour marquer son retour en France. Un club qui va s'appuyer sur sa solide expérience du plus haut niveau pour s'affirmer. Un club qui a aussi clairement affiché ses ambitions à l'intersaison en effectuant un recrutement détonant. Outre Piejos, Héléna Sterbova (ex-Toulon) et Barbora Ranikova (ex-Metz) sont venues donner un cachet international à cette équipe de D2.
« La compétence de Katty, son professionnalisme et son expérience ne seront pas de trop pour assumer la pression permanente d'obligations de résultats, s'est félicité l'entraîneur cannois Raphaël Benedetto. Les recrues ont été faciles à intégrer car, en plus d'être de grandes joueuses, elles sont humbles, sociables, travailleuses. »
« C'est un groupe expérimenté, confirme la gauchère martiniquaise. Il y a aussi des jeunes avec qui nous allons partager notre vécu. J'ai de l'expérience à ce niveau, je vais essayer d'apporter ma vitesse sur le terrain et d'être un lien entre les joueuses et le staff technique. » Une façon, aussi, de préparer son après-carrière, elle qui prépare le brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (BPJEPS) pour, à terme, prétendre à devenir cadre technique en Martinique.
AVEC LE BRASSARD DE CAPITAINE
En attendant, il reste un défi à relever sur les parquets. Et pas des moindres. Parce que la lutte promet d'être acharnée pour décrocher le seul billet qui offrira l'accession en D1. Les Cannoises seront forcément de très sérieuses clientes mais l'adversité sera rude. « D2 est propice aux surprises, la saison sera très difficile, explique encore le nouvel entraîneur de Katty Piejos. La marge de manoeuvre est réduite. » Et il faudra ne pas se rater lorsqu'arriveront les confrontations face aux autres postulants, Besançon, Brest, ou Chambray.
« Nous devrons faire respecter notre statut et nos ambitions, argue la Martiniquaise. Une fois que nous aurons trouvé le bon rythme, nous serons capables d'aller chercher la montée. » Pour mieux guider les Cannoises vers cet objectif, Raphaël Benedetto a décidé de confier le brassard de capitaine à... Katty Piejos! « Je ne m'attendais pas du tout à ça mais j'ai accepté tout de suite quand Raphaël est venu me proposer le capitanat. Mon rôle sera d'insuffler une bonne dynamique dans le groupe tout au long de la saison. » Ses partenaires peuvent compter sur l'énergie, l'enthousiasme et la motivation de Katty Piejos!
Deux victoires pour bien lancer la saison
C'est ce qu'on appelle des débuts réussis! L'AS Cannes handball n'a pas manqué son début de saison. Il y a une semaine, les Cannoises remportaient relativement facilement leur premier match en championnat, à domicile, face à Bourg de Péage (29-24). Avec notamment deux buts de leur capitaine Katty Piejos. Samedi dernier, la tache s'annonçait un peu plus délicate, en Moselle, sur le terrain de Yutz. Ça pouvait être, en ce début de saison, un déplacement délicat à négocier mais l'AS Cannes a su faire preuve d'autorité. Résultat : une deuxième victoire consécutive, remportée sur le score de 26 à 24. Avec, à nouveau, deux buts de Katty Piejos, inscrits sur jets de sept mètres.
Voilà donc les Cannoises bien lancées dans ce championnat. Seules trois équipes sont parvenues à remporter leurs deux premiers matches de championnat. L'AS Cannes partage la première place au classement avec les formations de Noisy-le-Grand et Saint-Maur. Prochain match samedi prochain, et un beau test pour juger de la solidité des joueuses de Raphaël Benedetto, face au club de Chambray Touraine.

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